Ce jeudi 28 octobre, la Laiterie (la salle des musiques nouvelles de Strasbourg) accueillait un invité de marque: Kris Lawrence Parker a.k.a. the teacher a.k.a The Blastmaster KRS-ONE.
Véritable légende du hip-hop avec 25 ans de carrière et presque autant d'albums sous le bras, notre homme n'est pas un nouveau venu.
Accompagné de son dj Kenny Parker et de Supernatural en guest-star (considéré comme le meilleur freestyler au monde), Krs-one a offert au public strasbourgeois venu en masse un show bien solide, carré et énergique, sans fioritures.
Passant en revue son riche répertoire, on a surtout eu droit au premier album de Boogie Down Production (BDP) "Criminal Minded" avec les classiques: "South Bronx" et "The bridge is over" entre autres.
Les succès ont défilé, de "mc's act like they don't know" à "Sound of the police" qui a mis le feu à la salle. On regrettera tout de même l'absence de morceaux récents (uniquement deux titres de son album en commun avec Marley Marl) et surtout du tube "Step into a world" que tout le monde attendait.
On a vu un artiste présent, attentif à son public, le faisant participer au show. Ainsi, moment culminant de la soirée, il fera monter sur scène tous les danseurs présents pour un petit show improvisé.
Le concert se finira par un speech intéressant de Krs-one sur la technologie et ses dangers. Il dira en substance que l'homme a l'opportunité d'utiliser les technologies mais qu'il doit prendre garde à ne pas en devenir l'esclave ("when you're writing LOL, laugh for real"). Une réflexion intéressante qui nous a changé des "Stop downloading, buy my records!" et qui nous a rappelé que notre artiste est également pasteur et conférencier.
http://www.youtube.com/watch?v=iWa4UpajKTc&translated=1
On constate avec plaisir que les rappeurs américains se produisent beaucoup plus en concert dans nos contrées. En l'espace de quelques mois, on a eu droit à Raekwon, Dj Premier, Grandmaster Flash et Krs-one dans notre petite ville. Comme quoi, la crise de l'industrie du disque n'a pas que de mauvaises conséquences (sic). Le rap devient de plus en plus mauvais mais les rappeurs de "la belle époque" sont contraints de faire des scènes pour vivre de leur art. On aura du attendre d'être vieux pour vivre ça (re-sic).
Autre point positif de la chute des ventes: ils ont de nouveau faim et mouillent le maillot sur scène (quoiqu'à 27 euros le billet d'entrée, c'est le minimum syndical pour éviter de se faire lyncher). Ca change des ricains de l'époque, qui levaient le camp après cinq chansons en play-back.
